Pour les fans de foot du continent nous sommes à quelque jours de la grande fête africaine du football ! Pour cette édition qui se déroulera en Egypte du 21 juin au 19 juillet 2019, Elle est la première organisée regroupant 24 équipes participantes et à avoir lieu en été. Pour ne rien rater de ce spectacle et faire bénéficier leurs téléspectateurs, les chaines nationales et les différents opérateurs de télévision payante "se battent" pour l’acquisition des droits de diffusion. De manière générale, c'est toute l'industrie du football qui est courtisée par les grands groupes de médias qui sont prêts à mettre des sommes folles dans l'espoir de les valoriser en les revendant à d'autres opérateurs des médias ou en en faisant payer les téléspectateurs directement à travers des abonnements à des chaines.
Cette course à l'exclusivité n'est pas sans conséquence pour les téléspectateurs et amateurs de foot :
Augmentation du prix des formules d'abonnements aux bouquets de chaines TV
Une offre diluée; il faut souscrire chez plusieurs opérateurs (CANAL+ ou STARTIMES) en Afrique francophone et BEIN SPORT, CANAL+ et RMC SPORT en France) pour s'assurer de pouvoir regarder la totalité (ou presque) des meilleurs championnats européens
des occultations de programmes TV Foot de plus en plus fréquentes
Etc.
Comment les droits TV fonctionnent ?
Les droits TV sont en premier lieu la propriété des organisateurs de la compétition notamment la Confédération Africaine de Football (CAF) pour la Coupe d'Afrique des Nations (CAN), la coupe du monde pour la FIFA etc. chaque fédération de football et organisateur des compétitions peut revendre ces droits directement à des chaines de télévision ou céder ces droits à des entreprises qui elles sont spécialisées dans l'achat et la revente des droits sportifs ( le groupe français Lagardère par exemple est pour l'instant détenteur des droits de la CAN qu'il revends aux différents opérateurs privés et publiques (groupe CANAL+, chaines nationales africaines etc.).
Le prix d'acquistion des droits par les chaines TV est fonction de l'audience et de la zone de couverture géographique de la chaine. (par exemple la RTI en Côte d'ivoire qui achète les droits de diffusion de la CAN bénéficie d'un prix moins élevé si ce programme est destiné uniquement à être diffusé en côte d'ivoire, elle doit donc informée tous ses partenaires qui diffusent hors du territoire national (par exemple CANAL+ ) afin d'occulter le programme au risque de payer des amendes.
Nous comprenons donc pourquoi le groupe CANAL+ dispose à date des droits de diffusion de la Champions League dans ses filiales africaines mais pas en France et pourquoi certains programmes de TF1 ou M6 sont occultés en Afrique et pas en France, tout est une question de droits acquis !
A quoi faut il s'attendre à l'avenir ?
Malheureusement ce phénomène ne risque pas de baisser en intensité au fil des années, pour preuve :
Le groupe Media pro, soutenu par des actionnaires chinois a acheté les droits de la Ligue 1 pour la période 2020-2024 contre 1,153 milliard d'euros par saison alors que le précédent contrat était de 760 M€ annuels
la flambée actuelle des prix sur le marché des transferts et les migrations des différentes stars du ballon rond font augmenter la masse salariale des clubs et l'attrait de certains championnats qui par ricochet entraînent une série de réactions en chaîne haussant la quantité d'argent en circulation dans le business du football.
Comment en sortir ?
Beaucoup d'analyste prévoit l'éclatement de la bulle financière depuis des années et les signes avant coureur sont bien visibles :
MP & Silva, la plus grande agence du marché au début des années 2000 est tombée en faillite récemment
Un ras le bol du consommateur passionné de foot qui se tourne de plus en plus vers le piratage
Source:
http://sport24.lefigaro.fr/le-scan-sport/2019/03/15/27001-20190315ARTFIG00051-pierre-maes-la-bulle-des-droits-tv-du-foot-va-eclater.php
https://larevuedesmedias.ina.fr/football-la-bataille-des-droits-tv-en-afrique